Le Grenier

Publié le par lamemoiredemaule.over-blog.com

Le 3 mars 1998 mère nous quittait, laissant la vieille maison vide. Les enfants déménagent ces choses mortes avec lesquelles ils ont vécu, et qui se remettent à exister lorsque les vivants ne sont plus.

Moi, je vais au grenier. Etrange silence sous les combles où nul ne pénétrait depuis longtemps. Des toiles d’araignées sédentaires étendent leurs soyeuses voilures. Une lumière terne se faufile chichement par l’étroit vasistas dont la vitre est presque opaque de crasse. Autour de moi sont amassées tant de choses muettes et inertes que je ne sais par où commencer.
Le « capharnaüm » chaleureux entassé par la famille maternelle se révèle un trésor inestimable attendant une main pieuse, assoiffée, infatigable. Dire ma gratitude envers mes ancêtres relèverait de l’euphémisme. Je récolte une moisson d’éléments divers qui me permettent d’explorer quelques époques mal connues, en premier lieu l’ère parentale. Je commence à connaître mes parents. Ils ne planent plus au-dessus du commun des mortels. Ils redeviennent des êtres de chair et de sang, avec leurs qualités et leurs défauts, tels que moi-même, donc, plus vulnérables que je ne l’avais imaginé, plus touchants.
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Fantassin, mon grand- père a été blessé fin mai 1916 au Bois de la Caillette au pied du Fort de Douaumont. Décédé à la Salpétrière le 12 juillet 1916. Citation, Croix de guerre, Médaille militaire.

Ouvrage épuisé.

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